L'Australie, entre vous et moi
Puisque le Syndrome de l'hibiscus a pour vocation de proposer des billets d'humeur, allons-y. Je vous préviens tout de suite, mon humeur depuis quelques jours a des élans d'impatience, des relents de ras-le-bol, des velléités de " Je plaque tout et je pars en Australie rejoindre Pomme et Laetitia" (Pomme et Laetitia étant deux chouettes filles que je connais qui font actuellement le tour du monde et viennent de se poser de l'autre côté de la Terre). J'ai séché mercredi soir mon cours d'anglais avec le prof d'anglo-chinois. Plus inquiétant, j'ai aussi séché mon cours de théâtre jeudi soir.
Et je ne cache pas que les chroniques de LSDH ont pris pour moi des allures de pensum cette semaine. Pas envie, qu'est-ce que vous voulez.
Je sais, ça n'a pas l'air comme ça, mais écrire tous les jours quelques lignes (souvent plus) susceptibles de vous intéresser, c'est pas de la tarte. On y passe vite sa soirée. On fait l'impasse sur sa série télé préférée, la séance de ciné, le bouquin haletant qui halète tout seul sur la table de nuit. On souffle, on revue-de-presse sur le net ou dans les quelques journaux achetés il y a trois jours même pas encore ouverts. Eventuellement, on zappe le cours d'anglo-chinois parce qu'on n'a pas fini d'écrire.
Pendant ce temps-là, en fond sonore, c'est déjà le 20 heures, je n'ai toujours pas le début du commencement d'une attaque, je n'ai toujours pas mis de lessive en route, la corbeille de linge déborde et je me suis enfilée tout le paquet de madeleines au chocolat sans m'en rendre compte.
Pour me redonner du courage, je relis la chronique de Julie, des fois que son inspiration me contamine. Raté. Ce n'est pas contagieux. Et je me sens plus flottante que jamais. Et après il faudra encore trouver un titre. Et une illustration...Bon, ce billet pour l'Australie, ça coûte combien ?
Je sais que si je n'y passe pas ma soirée ce vendredi, je vais y laisser mon samedi matin. Bravo.
C'est tentant, non ? Je sens que le jour où on voudra recruter des "guest writers", il faudra planquer cette chronique...
Allez, c'est décidé, je laisse tomber. J'arrête. Y en a marre. Julie trouvera quelqu'un d'autre pour continuer. Je vole déjà vers Sydney.
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Bon.
J'arrête d'arrêter. De toute façon, vous voulez savoir ? Même si ça m'énerve, même si ça me désespère, même si ça me rend neurasthénique, boulimique, psychotique, je suis obligée de poursuivre.
A cause des liens.
Je ne peux pas vivre sans écrire, même si je n'écris pas (plus) (encore?) pour vivre.
Et il y a vous. Sacré fil à la patte, je vous jure. Vous, érigés en jurés anonymes, dont on attend la visite, le "like" sur Facebook, un commentaire. Vous qui vous transformez à la fin de la journée en données statistiques -oui, je sais, c'est affreux. Vous qui nous étonnez parfois sans le savoir (quelqu'un peut-il m'expliquer comment on a enregistré un de nos meilleurs taux de fréquentation le jour où il n'y a pas eu de chronique ?!). Vous qui nous découragez parfois, quand on "s'arrache" pour un texte et que vous ne venez pas le lire, l'aimer, le partager.
Vous, qu'il faut amadouer, séduire, garder, jour après jour.
Vous qui faites que je ne laisse pas tomber.
Rose