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Le syndrome de l'hibiscus
28 février 2012

Petits bonheurs

On est d'accord, la vie c'est pas rose tous les jours.blog
Mais enfin, c'est pas gris non plus tous les jours. Si ? Bon, mais des gris, il y en a des tas. Des gris foncé aux reflets d'acier qui vous plombent le corps et la tête, des gris bleutés qui vous pèsent sur l'âme, des gris clairs aussi, qui brouillent à peine la vue, des gris si ténus et délicats qu'ils finissent par sublimer la lumière. Et puis le gris, on peut le déchirer pour y laisser poindre de vraies couleurs, elles ressortent d'autant mieux.

Vous le sentez arriver, là, le discours tartignolle sur les "petits bonheurs" ? Oui je sais, c'est insupportable. Et ça ne fonctionne que quand on n'en a pas besoin. D'ailleurs, je vous le dit tout de suite, pas la peine d'acheter des livres sur le sujet, les seuls à qui ça fera plaisir, ce seront les auteurs. Oui, les petits bonheurs, c'est du pipeau quand on se débat entre les dettes, la maladie, les problèmes au boulot, la fatigue accumulée jour après jour, l'amour qui s'enfuit. Ca va vraiment embellir votre vie d'aller vous faire masser une heure, ou d'aller chanter dans une chorale ? "Les huissiers sont à la porte, allez, une nouvelle coupe de cheveux!". Je rêve.

Non, les petits bonheurs, ça marche surtout quand on est déjà heureux. Ca rend les pastels plus vifs, ça fait ressortir le goût des épices, ça rend encore plus heureux.

Moi j'en ai lu des tas, de livres, sur le sujet. J'ai allumé des tas de bougies dans une ambiance zen, j'ai écouté des tas de chansons gaies en dansant comme une folle, j'ai fait des tas de batailles de polochons, j'ai cuisiné des tas de petits plats pour ceux que j'aime, j'ai écrit des tas de "Carpe diem", j'ai noté des tas de choses idiotes à la fin de tas de journées, pour faire des tas de listes de petits bonheurs. En me rongeant les ongles, en soupirant, en me mordant l'intérieur des lèvres.
Pas douée pour le bonheur, que j'étais.

Et puis finalement, j'ai arrêté d'y penser, de chercher des petits bonheurs pour mon plus grand malheur.
Et ce matin, en me levant, j'ai pensé :

Il y a du soleil et un beau ciel bleu.
J'ai lu La couleur des sentiments d'une seule traite, en deux jours.
Je suis en vacances, près de ma famille et de mes amis.
J'ai regardé Jean Dujardin et toute l'équipe de The Artist faire un casse aux Oscars, avec un sourire jusqu'aux oreilles.
J'ai bien rigolé en regardant le calendrier chez mes parents, hier : cette année, Mardi-Gras tombait un dimanche et le mercredi des Cendres un lundi.
Après deux mois de salle de sport, j'arrive à faire le tour du lac-de-par-chez-moi en courant sans m'arrêter. A Noël j'avais perdu un poumon au bout de 60 mètres.
Je vais déjeuner avec ma meilleure amie à midi.
Je vais réussir, une fois de plus, à écrire une chronique subtile, intéressante et profonde (oui, bon, j'ai jamais dit qu'on n'avait pas le droit de pipeauter un peu...)
Je me sens bien.

Rose

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