Viens ici, Superman !

8 janvier 2012

Faites des bébés, qu'y disaient. C'est bien joli et généralement agréable, m'enfin, après, c'est parti pour une vie de lourdes responsabilités vis à vis d'un être qui, même à 80 balais, sera toujours votre petit.

Et dans les toutes premières responsabilités, il y a celle de lui attribuer un prénom. C'est souvent la prise de tête, l'angoisse, débouchant sur le compulsage abusif de livres bourrés d'idées idiotes.

Néanmoins, certains veulent se débrouiller seuls et ce n'est pas forcément la meilleure initiative. Les infirmières d'une clinique de Strasbourg viennent de communiquer les désideratas parentaux exprimés en 2011 et c'est un festival : je vous mets le lien ici de cet article paru sur Elle.fr (et je pique même la photo). Vous y découvrirez que des hommes et des femmes doués de raison (?) ont souhaité durant les 12 derniers mois appeler leur môme Superman, Playboy ou Térébentine.

Ont-ils pu aller au bout de leur rêve ?
Si je me rappelle bien mes cours de droit, depuis la loi du 8 janvier 1993 en France, le prénom n'a plus à être choisi obligatoirement dans le calendrier grégorien, mais doit utiliser l'alphabet romain ET NE PAS PORTER PREJUDICE A L'ENFANT.
Tout est question d'appréciation certes et si vous tombez sur un officier d'état civil qui s'en fout, vous pourrez peut-être déclarer la petite Patate ou le mignon Démon sans encombre. A l'inverse, un officier trop tâtillon ou qui déteste les prénoms américains pourra vous faire des misères pour Shanna Blue (faut dire aussi...).

Pour terminer le cours de droit, si vous vous accrochez à votre prénom bizarre, il y a de fortes chances pour l'officier d'état civil avise le procureur de la chose et si le procureur abonde, il saisira le juge des affaires familiales qui aura la lourde tâche de vous faire changer d'avis.

Quand à tous ceux et toutes celles qui ont été victimes de parents trop "originaux", qu'ils se rassurent. S'ils ont plusieurs prénoms, rien ne les empêche d'utiliser usuellement le deuxième ou le troisième. Bon, si vous vous appelez Démon Carpaccio Red, vous êtes mal barré. Et dites à vos parents d'arrêter de regarder les séries télés avec des vampires.

En tout état de cause, l'article 60 du code civil autorise le changement de prénom, s'il existe un intérêt légitime : un prénom ridicule ou une combinaison nom/prénom ridicule (genre Al Capone ou Jean Bon) sont considérés comme des intérêts légitimes.

Dommage, Vicodine et Mascarpone auraient fait un si joli couple...

Rose