A la manière du Patenôtrier j'ai construit un chapelet de relations.

Une "dizaine" pour les membres de la famille, une "dizaine" pour des amis, une "dizaine" pour des collaborateurs, une "dizaine" pour des "gens qu'on ne connaît pas mais qu'on aimerait bien rencontrer par ce qu'on a ce sentiment étrange qu'ils pourraient nous rendre heureux, nous apprendre quelque chose, nous faire rire", une "dizaine" pour des animaux? Pourquoi pas. Le chien ou le chat de notre enfance, celui du voisin qu'on va nourrir lorsque ceux ci partent en vacances, pour celui de sa mère, pour le lapin de sa môme, pour un cheval avec lequel on saute ses premiers obstacles, et une "dizaine" pour nos meilleurs ennemis ou pour nous même.

Cinq "dizaines", à la manière du chapelet, d'être vivants qui nous entourent d'une lueur tantot bienveillante, tantot electrique, parfois eblouissante, pale aussi de temps en temps, sombre malheureusement, par instants.

Le chapelet est la chaîne d'amour qui lie le chrétien à Jésus et à Marie.

Le chapelet de mon intimité me relie à toutes ces personnes vivantes.

Le chrétien récite des "Je vous salue Marie" en méditant, il change de thème à chaque fois qu'il passe à la dizaine suivante et prie. Réfléchit. S'inspire.

Lorsque je pense à mes amis, à ma manière je médite, je me dis... y'en a dix pour de bon? ça me semble beaucoup dix. Ce qui me ramène à qu'est ce que l'amitié? Et ce n'est pas le sujet. Pour faire court je reprendrai cette définition que j'aime bien : un ami c'est quelqu'un à qui l'on dit j'ai tué quelqu'un et qui vous répond ou est le corps? Sous entendu (pour ceux qui s'endorment : je vais t'aider à le faire disparaître). Dix effectivement c'est trop! Il suffit d'un ou d'une. Qui sera, est ou a été et sera encore, là. Au moment où tout bascule. Dans le très bon. Dans le très mauvais. Dans le médiocre. Savoir quelqu'un là, à ces moments précis induit une sensation inimitable.

Lorsque je pense à ma famille c'est le même topo. L'absolu en plus. Les liens du sang. Aucun lien n'égalera celui qui existe entre mon frère et moi. Entre mes parents et moi. Entre mes enfants et moi. Ressentir ce lien dans sa chair c'est une épouvante de bonheur.

Alors je ne vais pas faire les cinq dizaines, l'essentiel est dit. Un jour les gens s'usent, s'abiment et meurent, à la manière des perles. Mais le lien? Le lien reste.

Comme disait souvent mon grand-père qui se plaisait à citer Flaubert : "Ce ne sont pas les perles qui font le collier, c'est le fil".

Julie.

PS : Un grand merci à Carole pour ces créations toutes à propos, disponibles sur son site La perle d'Oro.

Je vous salue amis

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