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Le syndrome de l'hibiscus
13 décembre 2011

Dans ma tête

Un petit tour dans le rayon "Jeunesse" d'une librairie et voilà, ça sent le coup de vieux. Mais où étaient-ils, tous ces livres, quand j'avais l'âge de m'y plonger ? J'ai consommé jusqu'à plus soif les aventures de Fantômette, mâché jusqu'à l'indigestion le Club des Cinq dans ma période rose. Plus tard, j'ai vu la vie en vert en galopant à bout de souffle avec l'Etalon noir, en marchant dans les pas d'Alice Roy, en suivant Langelot comme son ombre. Et puis, parce que finalement j'en avais fait le tour, j'ai attaqué Agatha Christie.

Et pourtant ce ne sont pas ces héros en série qui dansent dans mes souvenirs. Pourquoi certaines histoires nous marquent plus que d'autres ? Curieuse alchimie... Certains papiers avaient-ils meilleur goût que d'autres ? Car oui, à l'époque je dévorais les livres au propre comme au figuré. J'ai eu l'occasion il y a quelques mois de rouvrir des cartons pleins de mots oubliés et sous les couvertures gondolées manquaient des dizaines de coins de pages, dont la saveur m'est immédiatement revenue en bouche. Cette sensation d'encre, d'amidon acidulé... Quand et pourquoi ai-je arrêté ?

plodocJe me rappelle au cours moyen, une remise de livres, récompenses que d'autres auraient bien échangées contre des images ou des bonbons, mais dont je fis un événement central de cette semaine-là.

Le jour venu, les trophées étalés sur une table basse, je n'en pouvais plus. Dans chaque ouvrage la maîtresse avait glissé une étiquette avec le nom du futur récipiendaire. A l'envers évidemment.
Il ne me restait que les couvertures pour rêver. Une particulièrement me laissait perplexe, m'attirant et me repoussant tout à la fois. On y voyait un dinosaure de dessin animé, mais le dessin avait un je ne sais quoi d'inquiétant, peut-être par ses couleurs.
Après une récréation passée à tirer des plans sur la comète, ce fut enfin l'heure.
L'appel commenca. Et quand ce fut mon tour, Mme Balme me tendit le livre avec le dinosaure. Je le reçus mi-déçue, mi-ravie.

Plodoc, dipodocus de choc de Max Kruse me fascina, me fit frémir, me fit rire pendant la semaine qui suivit. Le souvenir est flou mais l'émotion subsiste.

De la même façon, pourquoi fus-je si marquée par 99 dragons ? Un frère et une soeur qui, pour s'endormir, comptent les dragons, qui du coup envahissent le pays des moutons ? Mystère...

Et Le si poétique et drôle Mystère de la Berlurette, cet affluent de la Garonne qui disparaît du jour au lendemain ?  Et l'angoissant Château des enfants volés ? Et Deux pour Une, ces jumelles séparées à la naissance qui tombent nez à nez en colonie de vacances ?

Tous ces livres cultes pour moi, je ne les ai pas trouvés hier dans ces rayons de librairie. Mais je ne doute pas que les enfants d'aujourd'hui, devant ce choix bien plus hétéroclite qu'à mon époque, trouvent aussi de quoi alimenter leur imaginaire.

Je crois qu'il y avait un cochon parlant, dans Plodoc.

Et vous, quels héros de papier vivent dans votre mémoire ?

Rose

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