Pas cape !

7 novembre 2011

Vous vous y connaissez, vous, en super héros ? Moi pas. Une fois que j'aurai cité Superman et Spiderman, j'aurai fait le tour de ma culture sur le sujet. Bon, d'accord, je vous rajoute Batman, qui pourfendait d'ailleurs les méchants hier soir sur TF1.

Mais si je ne m'abuse, Batman n'a pas de super pouvoirs, contrairement aux deux autres.

J'en déduis donc qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une force surhumaine, des yeux laser ou des poignets qui lancent de la toile d'araignée pour défendre la veuve et l'orphelin et lutter contre le mal.

En revanche il faut absolument revêtir un costume improbable, dont les caractéristiques ne sont pas très bien définies. Certains comportent une cape, d'autres pas. Certains comportent un masque, d'autres pas. Certains comportent des assemblages de couleurs relativement douteux, d'autres pas (enfin là, c'est plus rare). Mais attention, tous sont moulants, parce que forcément, un super héro, c'est super bien gaulé.

Partant de ce constat, il suffirait d'une certaine dose de courage (ou d'inconscience), d'une immunité totale contre le ridicule et d'un tour chez le marchand de tissus pour devenir un super héro. Pour de vrai.

Aux Etats-Unis, patrie des Comic books, ils sont de plus en plus nombreux à franchir le pas. On les appelle des "real life super heroes", les super héros de la vraie vie. Un film anglo-américain fort sympathique sorti en 2010, Kick-Ass, décrit le phénomène.
Ils ont même des sites internet officiels, à découvrir ici. Et là.
Pour ceux qui ne parlent pas l'anglais fluently, cet article en français (merci Sonia!) reprend quelques-uns des clichés réalisés par le photographe Pierre-Elie de Pibrac.

Comme les personnages peuplant les bandes dessinées de leur enfance, ils agissent anonymement et, revêtus d'atours plus ou moins seyants, patrouillent dans leur ville, ou, le plus souvent, leur quartier. Leurs intentions sont pures, ils sont là pour faire le bien.
Si déjà ils arrivent à faire sourire les homeless, c'est toujours ça de pris.

Cela dit, on en trouve qui luttent contre les dealers de drogue et là, on peut se demander jusqu'où va le phénomène d'identification. Ceux qui s'attribuent de telles missions sont-ils totalement obnubilés par leurs modèles de papier, ou sont-ils réellement conscients des dangers ? Parce que dans la vraie vie, le gentil ne gagne pas toujours à la fin. Et la police n'apprécie pas forcément cette aide inattendue.

Phoenix Jones en sait quelque chose. Phoenix Jones était le super héro de Seattle depuis environ un an et puis patatras, en intervenant à la sortie d'une boîte de nuit pour arrêter une bagarre, c'est lui qui s'est retrouvé sur le banc des accusés, après avoir utilisé sa super arme : le spray au poivre.
Du coup, Phoenix Jones a dû passer devant le juge il y a quelques semaines et il risque 5000 $ d'amende et 1 an de prison. Mais surtout, il a dû ENLEVER SON MASQUE et, comble de l'horreur, sa VERITABLE IDENTITE a été dévoilée publiquement. Phoenix Jones est en réalité Benjamin Fodor, 23 ans.
N'est-ce pas là la véritable mort pour un super héro ?

Je n'ai pas trouvé d'équivalent en France, malgré des recherches assidues. Bien sûr, on trouve de-ci, de-là, quelques gugusses qui balancent de l'eau sur les propriétaires de toutous encrotteurs de trottoirs, ou qui embrassent tout ce qui bouge. Bref, on reste au niveau du gag, pas toujours drôle d'ailleurs.

La place est donc libre...

Rose

PS : je ne résiste pas pour finir à vous mettre un lien ici vers un épisode de la série Hero Corp, 100% française môssieur ! Elle a été commise par Simon Astier, le frangin d'Alexandre Astier lui-même créateur de Kaamelott, pour vous situer l'esprit. On y retrouve un groupe de super héros aux pouvoirs improbables, bien sûr aux prises avec un super vilain assez limite lui aussi... Enjoy !