Métier à tisser
C'est un lien qui s'est créé dans le grenier de ma grand-mère : un lien entre la jeunesse de mon père et mon enfance :
Gotlib et sa coccinelle, découverts dans le journal Pilote.
C'est un lien qui s'est défait à l'entrée en sixième : le lien avec ma meilleure amie. Marie-Christine et ses grands yeux bleus.
Des liens, j'en ai plein ma besace. Certains me pèsent et m'entravent. D'autres m'allègent et me libèrent. Il y en a que j'ai choisi, choisi d'entretenir ou choisi d'ignorer jusqu'à ce qu'ils s'étiolent et disparaissent. Il y en a que j'ai perdus et je m'en mords les doigts. Il y en a qui s'enroulent autour de moi, jour après nuit, malgré tous mes efforts pour les tenir à distance. Peut-être qu'il y en aura encore après ma mort.
Ils font de moi ce que je suis et aussi ce que je ne suis pas, courent en surface et plongent au plus profond, me font rire ou assombrissent mon humeur.
Ils ont tricoté cette chronique un peu bizarre et tissent déjà vers d'autres horizons. Cherchant peut-être à se nouer à vos propres liens ?
Rose