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Le syndrome de l'hibiscus
23 septembre 2011

Faire l'amour ça se cuisine

Journée de la gastronomie + Premier jour de l'automne + sens aiguisé du collage à l'actu + origines bourguignonnes des deux blogueuses + grosse libido = "Poitrine de porc braisée aux raisins secs".
(J'ai hésité avec "Pintade aux raisins et au verjus" mais ça commençait par "Parer et vider la pintade, la découper en morceaux et garder la carcasse". Me suis pas sentie, là.)

1/ "La veille, dessaler la poitrine en la passant plusieurs fois à l'eau claire et bien la sécher dans un linge". 

Ha ouais exactement. J'adorerais... La veille (ou une heure avant...), un bain, brûlant, qui sent bon la vanille (touche perso). De la mousse, onctueuse, blanche, pure qui glisserait le long de mon cou, dans mon dos, sur mes seins, partout. Un voile de soie sur moi. Une bulle de caresse. Et de l'eau fraîche, très fraîche, qui viendrait me rincer, d'un coup, par surprise, comme par magie, sans foutre en l'air mon brushing. Je ("on", parce qu'on est toutes pareilles sur ce coup-là) sortirais de ma baignoire en pensant à ce qui m'attend. Sa douceur. Sa chaleur qui m'enveloperait, m'étreindrait. Et merde, j'aurais encore oublié de sortir une serviette. Ca ne serait pas grave. Je m'en foutrais de mettre de l'eau partout en déambulant à poil jusqu'au placard de l'entrée (très bonne idée, ça aussi), j'aurais une poitrine insolente!

 

2/ "Emincer les carottes, les oignons et l'échalote. Préparer le fond brun. Réserver. Mettre le four à chauffer.""

Ca, c'est la façon culinaire de dire "Bonjour Madame, oui c'est pour une épilation, oui, oui, ça aussi, et aussi, oui exactement, intégral oui. Non. Pas cette fois-ci. Presque, enfin... comme d'habitude vous savez bien... Merci, au revoir Madame." Et attendre. Qu'il arrive. Qu'on le rejoigne. Qu'on se retrouve...Ou ça?

3/ "Dans une cocotte. Mettre le saindoux, faire revenir la poitrine puis la mettre au four à couvert pendant 1 heure à 210 degrés."

Alors donc, plusieurs sens au mot "cocotte". Cocotte en fait symbolise le lieu de cuissage. Vous avez des cocottes-chez soi, des cocottes-hôtel, des cocottes-lanaturepourtous, aussi des cocottes-bureau voir des cocottes-minute ces dernieres étant souvent d'ailleurs des versions professionnelles des cocottes-bureau. Dernière née, la cocotte-sofitel, efficace semble-t-il mais malheureusement pas encore assez de recul pour savoir ce qui se passe vraiment dedans. "Faire revenir la poitrine", on est dans du classique va-et-vient, dessus, dessous, sur les côtés. Au feeling. On est dans l'émotion là, le ressenti, l'alchimie. Dans tous les sens en somme. Une heure me parait raisonnable. Un peu long peut-être. Tout dépend de la cocotte.

4/ "Ensuite ajouter les légumes et faire suer".

Ca se passe de commentaire. Le lien vers les sex toys est déjà en ligne.

5/ "Dégraisser la cocotte et déglacer au vin blanc. Ajouter le fond brun, le bouquet garni et les gousses d'ail écrasées. Remettre à cuire au four pendant une heure à 180 degrés."

Le vin blanc, c'est un minimum. Le bouquet un peu désuet, quoique. Le "remettre au four" se traduit par "remettre le couvert". Quant à dégraisser et déglacer... C'est du sport la cuisine.

6/ "A la fin de la cuisson, retirer la poitrine de la cocotte, la couper en morceaux et réserver au chaud."

 Je ne trouve pas de sens à "la couper en morceau". Est ce disséquer mentalement ce que sera la suite"? Est-ce "mettre en perspective l'idée qu'on s'en faisait et le fait d'avoir eu cette idée avec la réalité à l'instant T"? Est-ce "remettre les jambes, les bras et la tête à l'endroit"? Y'a une part de mystère dans la cuisine. "Réserver au chaud". Chacun verra midi à sa porte.

7/"Filtrer le jus de cuisson à l'aide d'une passoire. Y ajouter les raisins et la moutarde. Bien mélanger. Saler. Poivrer. Servir la poitrine accompagnée de sa sauce".

On peut bien mettre tous les artifices qu'on voudra. Du sel. Du poivre. De la sauce. Des menottes. Des pétales de rose.cuisine

Rien ne remplace (outre la qualité d'une matière première choisie avec toute la rigueur et la finesse qui s'imposent) l'envie...

Julie.

PS : Eh  oui, exceptionnellement, vous avez droit à une "Homélie du vendredi". Mais comme ça, ça aura le temps de mijoter jusqu'à dimanche...
Rose

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Commentaires
F
En Alsace où la gastronomie ne se limite pas à la choucroute et autres baekaoffa, l'amour à table (ou ailleurs) se conjugue avec et autour de la poitrine. <br /> <br /> Généreuse de préférence. <br /> <br /> Comme j'en vois qui commencent à saliver grivois, je précise qu'il s'agit de la poitrine de veau. Farcie bien évidemment. <br /> Comme quoi, il y a des mots qui en disent long.<br /> <br /> Cette merveille de la gastronomie nécessite un certain savoir-faire, à commencer par le choix de la poitrine, ni trop grasse ni trop maigre mais assez souple pour permettre de l'ouvrir dans le sens de la longueur. <br /> <br /> Pour la farcir (la poitrine), il faut y introduire du veau, du boeuf et du porc, le tout finement haché avec de l'oignon et du persil.<br /> Ensuite, il faut la fermer en la cousant, opération délicate qui demande du doigté et ne souffre pas de précipitation.<br /> <br /> Pendant deux heures au moins, arrosée d'un jus de vin blanc et de bouillon, elle va se laisser dorer au four avant de réjouir les papilles des convives et de les faire jouir du plaisir de la consommer accompagnée de nouilles...
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