La caravane passe...

 

Il a commencé samedi. Et si je n'avais pas été amusée (c'est le mot qui convient) par une brève expliquant que le favori avait pris du retard à cause d'une bonne femme incapable de rester à sa place, force est de constater que je ne serai pas devenue : Docteur es Tour de France. Par curiosité, par vieux réflexe journalistique, pour me moquer, je me suis mise à chercher sur internet le fin mot de l'histoire. Qui est ce coureur malchanceux? Qui est cette greluche? Où la scène s'est-elle déroulée? Et de fil en aiguille je me suis mise à découvrir un univers, un vocabulaire, un business, une caravane. Je suis allée acheter l'Equipe. Pour approfondir.

Naïve et mignonne je pensais qu'il s'agissait de mecs épilés qui pédalaient d'un point à un autre avec cette histoire du "prem's" qu'on affuble d'un maillot jaune. Que neni, enfin pas que.

J'ai donc décidé d'entrer dans un cycle "Les lundis du Tour" (pour les Nuls) (Ne me remercie pas Rose je sais que tu rêvais de te mettre au vélo).

En préambule quelques clefs, pour situer la bête : Le Tour de France est une compétition cycliste. (Faut commencer par étapes). Créée en 1903. (J'ai fait le calcul contre toute attente nous n'avons pas dépassé les 100 tours, les intermèdes pour cause de guerre ont ralenti la progression de la manifestation, 98e édition cette année). Elle se déroule chaque année en France au mois de juillet et dure deux semaines. Distance parcourue : plus de 3000 kms. Pour cette fois : 3471 précisément. 198 coureurs (dont 45 français) âgés de 21 à 40 ans répartis dans 22 équipes. Le vainqueur empoche 450 000 euros. L'EPO plus tard. Le Tour est parti cette année de Noirmoutier, a franchi le passage du Gois et s'achevera, comme d'hab sur les Champs Elysées.  

Globalement c'est assez simple comme fonctionnement : à chaque jour son épreuve. Des tas de mecs enfourchent leurs vélos et à cheval Comtesse ça pédale sec. Mais pas chacun pour sa gueule, non, le Tour c'est une Team. Un leader par équipe et une équipe pour le leader. Revue de détails.

Des étapes. "De montagne" : ça grimpe. Alors les coureurs font "l'Autobus". Ce qui signifie qu'ils se regroupent pour pédaler afin de s'entrainer les uns les autres parce que "c'est dur". C'est très dur. Mais ils aiment. Grrrr.... "De plaine" c'est "le royaume des rouleurs". Ils traversent de grands champs de cannabis. Mais ne s'arretent pas. Ils roulent. Encore et encore. Et encore...et encore... et les paupières des téléspectateurs deviennent lourdes... lourdes... "Contre la montre" : C'est du sprint ni plus ni moins. En individuel ou par équipe. Il faut pédaler vite sur des distances "courtes" d'une vingtaine de kms. C'est pour cela qu'ils s'épilent les jambes. Pour ne pas être ralentis par la resistance à l'air due aux poils. (Et en cas de blessure c'est moins crado à soigner)

Des maillots : "Jaune", c'est le leader au classement général (addition des temps réalisés sur chaque étape), il rapporte 350 euros par jour à son détenteur. "Vert", il récompense le meilleur sprinteur, prime quotidienne au porteur du maillot vert : 300 euros.  "Blanc à pois rouge" c'est pour le meilleur grimpeur, il vaut 300 euros/jour. "Blanc" il récompense le coureur de moins de 25 ans le mieux placé au classement général. A quand le maillot rose ou le maillot marinière ou le zébré, histoire de changer un peu... Mais que fait Lagerfeld?

Des pelotons, des "échappés" : L'idée qui domine c'est de rester en tas pour se motiver. Certains font les petits malins et s'échappent. Comprendre ils partent loin loin loin devant. Ces "échappés" peuvent  distancer le peloton de plus de 200 kms (ça fait beaucoup là non?). Alors de deux choses l'une soit l'échappé est assez minable au classement général dès lors l'avance qu'il prendra sur l'étape du jour ne sera qu'un rattrapage de retard et les "en tête" ne seront pas inquiétés. Au quel cas les leaders laissent faire (grands seigneurs)... et se reposent les mollets. Soit l'échappé peut mettre en difficulté le ou les leaders. Là c'est plus la même. Le peloton fait profil bas. Roule. Et dans les derniers kms (compter les 50 derniers) on change les braquets, on croque dans une banane séchée (le dopage plus tard), et là c'est très technique. Le leader de l'équipe se cale dans la roue d'un de ses potes, il ne lutte plus contre les éléments et se fait aspirer pour... le moment venu prendre la place (ils sont d'accord c'est une stratégie) du pote en question, passer devant et recueillir les lauriers.

Une lanterne : "La lanterne rouge" désigne le dernier au classement général. Il brandit de lui même une lanterne rouge pour le fun. Place convoitée dans la mesure où l'on se souvient davantage du dernier que de l'avant dernier.

Une voiture balai : Elle circule derrière les coureurs et récupèrent ceux qui n'en peuvent plus. Du tout.

La caravane : Environ une heure avant le passage des coureurs la caravane du tour passe et distribue au public des objets publicitaires en tous genres. Les véhicules sont insolites, amusants, décorés à grands renforts de pub. Ce défilé connaît un immense succès auprès des spectateurs. Près de 40% des badauds se presseraient au bord des routes de France pour gagner drapeaux, portes clés et gourdes...

Des pipoles : Patrick Poivre d’Arvor, Vincent Pérez, Marc Raquil, Paul Belmondo, Sanseverino, etc. Ils étaient plus d’une vingtaine à avoir répondu à l’appel de l’association "Mécénat chirurgie cardiaque", hier, aux Essarts (Vendée). L’association organisait, en marge de la deuxième étape du Tour de France, une course des célébrités pour promouvoir ses activités humanitaires.

Au programme une boucle de 24 km, la même que celle des coureurs du Tour, qu’ils ont effectuée en un peu moins d’une heure. Soit, environ, trente minutes de plus que les « pros ». Mais comme le glissait Patrick Poivre d’Arvor : « Le but n’est pas la performance. C’est d’être le plus nombreux possible pour promouvoir Mécénat chirurgie cardiaque.»

Lundi prochain : Les spectateurs du Tour!

Julie.

Comments

[Bulle]

Oups, désolée, j'ai décroché au préambule... ^^