Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le syndrome de l'hibiscus
10 juin 2011

"Comment je me suis fait tatouer un escalier sur la fesse gauche"

untitledLes graines germées sont à l’origine de l’épidémie mortelle en Allemagne. Si bien sûr. Evidemment que j’en ai mangé hier! Ce "hier", justement, on va l’appeler le jour où « je me suis fait tatouer un escalier sur la fesse gauche ».

Il s’est produit "hier", une série de choses tout à fait hors de propos.

Tout a commencé lorsque j’ai eu l’idée de monter trois jours à Paris rendre visite à ma grande amie qui prépare son mariage (comme je suis un de ses témoins je m’investis). Niveau investissement, je suis bien placée, là : je suis juste assise sur une seule fesse dans le tgv du retour avec un pauvre gars à côté de moi, qui doit se demander pourquoi j’essaie de me coucher sur lui mais « jenelereverraijamaisoufffffff ».

-« Ha ma copine !!!! Super, enfin tu viens me voir !!!!!!! Je suis tellement impatiente que tu viennes. C’est un peu le bazar, on a emménagé  dimanche (on était mardi) mais bon ha…. j’ai hâte j’ai hâte j’ai hâte !!!!Pff, c’est pas de bol, il faisait un temps magnifique et là, c’est bof bof.  Haaa je suis trop contente on pourra parler de trucs de filles, faire les magasins, ma robe tout ça !!! On t'attend!"

Alors, sur la notion « un peu le bazar », il faut entendre « c’est kho Lanta ». Le « j’ai hâte », c’est « suis au bord du burn out, magne-toi ». Le « bof » météorologique, c’est « pense à prendre ton truc anti-frisotti il fait un temps de merde et on se pèle. »  Le « on pourra parler de trucs de filles », c’est « vivement que tu arrives parce qu’au moins toi, tu me comprends, t’en as eu deux des grossesses, j’ai plein de sensations bizarres et du gras qui me pousse partout, c’est normal ? ».

Voilà.

Premier jour, rien de spécial. Juste le choc de « c’est un peu le bazar ».  Non, pourquoi tu dis ça ?  100m2 dans le même immeuble que Delon, c’est beau. Quand les choses se seront sorties des cartons pour se projeter avec leurs petits bras dans les étagères, ce sera exceptionnel. Faut penser à acheter des étagères. Aussi. (Si ma sorcière Bien Aimée pouvait faire un petit saut rapide pour donner un coup de nez, ce serait sympa). Non, ça allait, faut s’habituer à enjamber sans casser, sans trébucher, c’est tout. Et à optimiser un objet. Le verre par exemple peut servir de verre à eau, à vin, à dent, de tasse à café, de boite à bijoux et peut se casser aussi.
Une petite épreuve de confort consistant à trouver un fil qui raccorderait la cuisinière à l’électricité nous a été proposée…Pas facile quand même dans ce quartier. On a échoué. 
 

Deuxième jour, rien de particulier. Le plaisir de se voir, de se retrouver. Effectivement on a parlé de « trucs de filles », non, plutôt de « je suis enceinte pour la première fois et je vais en crever tu crois ? » Non parce que « j’ai mal à gauche à droite au milieu, en dessous, dessus, hoooooooo il bouge, les jambes, t’as vu comme j’ai grossi. Tu as vu ma tête, c’est horrible mais je sais pas quoi faire vu que je sais pas ce qui va pas mais j’ai pas la même tête que d’habitude enfin tu vois bien non ? » Le problème de la perte des neurones augmenté d’une affirmation de la structure paranoiaque chez la femme enceinte, ça se vérifie, mine de rien. J’avais dressé le constat à l’époque… mais là ça éclabousse.
Faut aussi passer rapidement d’un mode : trois repas par jour 6h30/midi pile/20h. A … « quand on aura fini... » Quoi? Je sais pas. Ok. Compter 3 heures de décalage (c'est une moyenne). Faut pas être diabétique c’est tout.  Je ne le suis pas ça tombe bien. Au passage…merci Karine Paoli pour nous avoir fait rêver avec ton « Hug me » concept… Hâte voir de nos trombines sur ton site !

Troisième jour : la claque. La journée : « j’ai un petit nuage au dessus de la tête et il pleut sur moi et que sur moi ».

1/Déjeuner, qui me paraissait "un peu" important et "un peu" prévu depuis quinze jours, juste suceptible de jouer un rôle positif dans ma vie professionnelle, annulé à 8h. Au réveil. Bon. Un peu déçue d’avoir potassé jusqu’à 4h du matin (et imbibée de cosmopolitains c’est du sport), pour avoir des trucs intelligents à dire. Matinée passée dans un brouillard étrange du coup…

2 /13h : Ma copine devant impérativement rendre une maquette de cours (je vais aller à l’essentiel) m’a collée devant 40 pages de droit de la famille pour « s’te plait tu peux me corriger les fautes d’orthographe et de syntaxe ça ira plus vite. En plus t’aime bien le droit privé, ça va te rappeler nos années fac ! » Oui, ma jolie. Pas de problème. Sauf que il est 13h, j’ai faim, et que je préférerais être au Printemps, là. Mais ok, allez, balance. Encore,  la dévolution du nom… la dignité humaine bon. La curatelle, la tutelle c’est d’un chiant !

3/ 15h : « J’ai faim ». C'est-à-dire qu’en temps normal, suis à l’heure des mômes…Elle téléphone. Je descends. (Oui duplex quand même). Je glisse. Mon i phone, mes chaussures et mon ordi portable arrivent en bas bien avant moi. Et s’éparpillent. Au moment où j’ai réalisé que je respirais toujours mais que j’avais un chalumeau qui se baladait sur tout le bas du dos, j’ai entendu ma copine dire au tel : « Attends y’a un truc qui a dû tomber ». C EST MOI LE TRUC ! Je remonte, je me hisse, c’est plus juste. Elle compatit. Très bien d’ailleurs. On se marre en imaginant que je ne pourrai plus m'assoir d'ici quelques heures.
Et là on entend un « truc » qui tombe en bas. Un bruit énorme. Je saisis mon portable en me disant « s'il y a un voleur je téléphone » ; je sais, c’est un  truc de blonde. On se regarde. On scrute ce que l’on a à portée de main pour nous défendre. A part le sèche-cheveux, lequel, pas branché, sera tout de suite moins dissuasif. Si le voleur a les pieds dans une bassine...Non, c'est débile.  Bon, on descend. Allez. Et là, on n'a jamais su, mais soit il y a une famille rat dans le faux plafond qui pendait la crémaillère, soit on peut s’appeler Jeanne, soit les voisins ont fait des trucs bizarres avec des animaux, en tous cas, on a eu une belle trouille d’écolières. Et de nouveau, ça nous a bien faire rire. Après.

4/On se rassemble. Et c’est là que ça commence à devenir inquiétant . On sort, il est 16h. L’idée de départ, c’était de trouver une robe pour son mariage civil dans laquelle elle et son fœtus de 5 mois entrent et que ça fasse joli. Mais avant (parce que ce serait trop simple) il fallait trouver un café avec internet pour remplir, oui c’était pour elle le dernier jour hier, sa déclaration de revenus. Parce que la free n’est pas encore branchée à l’appart. Pour les musées et les expos, faudra voir plus tard. Après l’accouchement . Attention : story! 

Alors... nous marchâmes, nous arpentâmes et nous tournicotâmes (une petite demi-heure), jusqu’au moment où ma copine, qui avait voulu faire la coquette avec ses escarpins neufs, me dit : « J’en peux plus, faut qu’on rentre, que je change de chaussures. » On était pas mal dans le timming, je me disais même que j’allais prendre mon déjeuner et mon goûter  en même temps. Alors, en deux deux, nous improvisâmes un remake de la scène mythique de « La grande vadrouille ». Je mis ses escarpins neufs mais trop petits pour moi, elle chaussa mes ballerines et en avant marche. Notre manège intrigua beaucoup les autres humains du même trottoir. Pour être honnête, au bout d’une demi-heure, je ne savais pas où j’avais le plus mal, au bas du dos, aux pieds ou au ventre. Tout s’était homogénéisé.

4 (la suite)/ Nous trouvâmes un café. Un truc bio à la mode avec des salades très chouettes, des jus de fruits aux couleurs étranges dans des verres recyclables ou biodégradables, enfin visiblement, en entrant là-dedans, on sent immédiatement qu’on protège la planète. Là, sincèrement, je ne sais pas pourquoi j’ai mangé cette salade de lentilles au tofu qui va sûrement me tuer d’ici dix jours lorsque j’aurai incubé mon E.coli.
Ma copine se mit à remplir sa déclaration. Et ça coupa. Si. Authentique. J’ajoute : avant qu’elle ait eu le temps d’enregistrer. Et ça ne fonctionna plus. Du tout. Même si on était deux, on s’est senties un peu seules, d’un coup. Le serveur, pour se faire pardonner, nous offrit deux petites bouteilles de coca light griffées Lagerfield pour atténuer la colère dont il a bien senti qu’il allait être la cible sous peu. Nous partîmes un peu agacées à la recherche d’un autre cyber café, talala !!!!Pour joindre l’utile à l’agréable, je proposai Le café du Printemps ou des Galeries Lafayette.

-« Tu crois qu’on peut se connecter là-bas ? « 

-« Ho ben sûrement, tu penses » lui répondis-je.

5/ C’est grand, ces magasins parisiens. Surtout lorsqu’on porte des chaussures trop petites. Nous dégotâmes l’info suprême : au mac do du 4e des Galeries on peut se connecter. Et là, quand  même on s’est fait pitié. A 35 ans passés, prêtes à se ruiner en Louboutin, nous étions face à un mac flurry au daim en train de jouer à l’ordi en face du rayon valises à 18h ! Et là je pense qu’on a pris Le fou rire du siècle.

6/ Tout est bien qui finit bien. Pas du tout. 19h. J’ai rdv chez des amis en plein 18e. Je retire un peu d’argent pour mon taxi. Je l’oublie dans le distributeur. Je prends le taxi. Je fais ma Bernadette et  le paie en pièces jaunes et je m’aperçois que je n’ai plus de batterie donc plus de téléphone donc plus le code d’entrée. J’ai mal à l’amour propre. J’ai de la chance…Je rentre. J’adore (je recharge mon tel)… Je repars. Pour diner avec ma copine « l’enceinte » vers 22h (je m’y suis faite à ce méridien, finalement. ) Et j’oublie mon petit blouson en cuir que je vénère. Mon mari me tel pour me demander comment ça se fait qu’on ait reçu un papier avec une contravention de 431 euros pour un feu rouge grillé le 12 juillet dernier, et que la grande a donné le biberon à des agneaux lors de la sortie scolaire du jour et que j’aurais pu appeler quand même mais bon là elle dort. Instant culpabilité « je suis une mauvaise mère ».  J’arrive en retard, j’ai toujours mal aux pieds, j’ai faim et là je me dis, ça va s’arrêter.

6/ Et bien non. Je me suis coincée  les doigts de la main droite dans le volet en essayant de le fermer, en me couchant à 2h. Ai les premières phalanges bleues. J’ai mis du vernis, mon chanel à douze mille que j'adore. Que j'ai oublié là-haut.

Julie

NB: Attention les horaires sont approximatifs.

 

 

Publicité
Commentaires
B
Moi, aussi désolé... :o), je me suis régalé.... la douleur racontée ainsi fait sourire mais je compatis et "souris".... ou "raaaaah"... Ceci pour faire référence aux petits rats de ton opéra.... A bientôt...
L
C'est le mot qui convient à ton récit! Je compatis à tout... et je l'avoue, je me suis bien marrée! ben, si, désolée! ;-)
F
""" Bridget sors de ce corps!!!""
R
OH<br /> MY<br /> GOD<br /> J'ai l'étrange sensation en lisant ta chronique du jour de voir... mon journal intime. Bienvenue dans mon monde, Françoise Pignon ! (j'ai des prix sur l'arnica si ça t'intéresse et des bons plans sur les assurances perte d'objets divers et variés...)
Publicité
Archives
Publicité